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Recherches sur le terrain
Le site fossilifère de Masol est connu depuis les années 1960 et a été daté par le paléomagnétisme de la fin du Pliocène (formation Tatrot du groupe Siwalik supérieur). Les couches sont plissées par la tectonique et forment un dôme creusé par les pluies de mousson (boutonnière). Les couches paléontologiques s’observent sur une cinquantaine de mètres d’épaisseur et à plus de 40 mètres en dessous de l’inversion des pôles magnétiques Gauss-Matuyama qui marque la limite tertiaire-quaternaire datée de 2,588 Ma.
Cette zone a été nommée par les géologues indiens : zone Quranwala. Les traces de boucherie apparaissent dès la base de la séquence fossilifère, soit une centaine de mètres en dessous de cette limite.
Nous étudions les conditions environnementales à l’origine de cette accumulation de cadavres et des activités de charognage d'origine humaine.
Présentation du terrain |
Cartes :
Vue satellite sur la ville de Chandigarh et sur la chaîne frontale des Siwaliks (bande verte) ravinée par des rivières saisonnières
Log des inversions du champ magnétique dans les différentes formations sédimentaires plio-pléistocènes de la région de Chandigarh, et du Patiali Rao en particulier (Kumaravel et al 2005, Current Science).
Vue satellite sur la boutonnière géologique de Masol traversée par le Patiali Rao, avec les localités paléonto-archéologiques.
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La recherche sur le terrain |
Différentes méthodes de travail sur le terrain sont utilisées :
Recherche des couches stratigraphiques exactes de la transition entre le Pliocène et le Pléistocène.
D'après les extrapolations des géologues, les mesures du paléo magnétisme de Ranga Rao et (1995) situeraient la transition plio-pléistocène entre c14 et s16 de notre log.
Nos analyses (Chapon Sao, 2017-2018) ont invalidé cette limite car la polarité magnétique de s16 reste normale (positive). La limite Tertiaire-Quaternaire est plus haute dans la stratigraphie.
La géomorphologie.
La géologie structurale (pendage, tectonique).
La
lithostatigraphie.
Prélèvements d'échantillons pour les datations par l'ESR, par paléomagnétisme et par la méthode des cosmonucléides.
Prélèvements d'échantillons pour l'étude minéralogique et granulométrique.
La collecte de fossiles et d'artefacts lithiques.
Les sondages.
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Log lithostratigraphique des séquences sédimentaires de la boutonnière de Masol (Tudryn A. et al. 2016) avec les localités paléonto-archéologiques.
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L’étude lithostratigraphique |
Elle montre une alternance régulière de limons et de grès, avec localement des accumulations de galets de quartzite. Le contexte est fluviatile avec des périodes d’inondation qui correspondent à la présence de cadavres de toute taille, du Stégodon au sanglier et à l’apport de galets depuis les terrasses des piémonts de cette époque.
Télécharger le ppt de l'école doctorale ED 227 Muséum national d'Histoire naturelle et PRES Sorbonne Universités (mai 2016) |
La géomorphologie |
L’étude de la forme des paysages (reliefs, ravins, lits de torrents et de rivières) combinée à la stratigraphie, à la structure (pendage), à la lithologie (sable, grès, limons, lentilles de galets de quartzite) permet de comprendre l’organisation spatiale des localités.
Les datations ESR (en cours) permettent de dater les colluvions contenant des choppers et les terrasses d’un torrent qui creuse son bassin versant dans le dôme. Ces mesures doivent permettre de modéliser la vitesse d’érosion et de tester la probabilité d’une très récente exhumation d’un certain nombre d’outils lithiques (Gargani J. et al. 2016).
Vue depuis Masol 6 sur le dôme érodé de l'anticlinal de Masol (photo A. Dambricourt Malassé).
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La collecte de fossiles et d’artéfacts lithiques |
Elle se fait en notant systématiquement le contexte lithostratigraphique et géomorphologique
Collecte d'une carapace de tortue terrestre géante, Testudo atlas (Colossochelys) (photo A. Dambricourt Malassé).
Masol 5 : un nucléus collecté dans les limons D en cours d'érosion à proximité d'une vertèbre de grand bovidé (photos A. Dambricourt Malassé). |
Masol 2 : un site probable de charognage |
Une localité en cours d’érosion livre des fossiles de très grands mammifères (Stegodon (éléphant), Hexaprotodon (hippopotame) et des outils lithiques le long d’un même pendage.
Deux sondages ont cherché à vérifier la présence d’outils en place ; l’érosion ayant atteint la base de la séquence fossilifère, des outils ont été collectés dans la couche altérée par le démantèlement.
Vue sur Masol 2 avec le pendage de la couche de limon D (pointillés blancs) et la distribution des fossiles selon le pendage (étoiles blanches) : 1 fragments d'une grande défense, 2 fragments d'une omoplate de Proboscidien, 3 os longs de Proboscidien, 4 fragment de crâne d'Hexaprotodon, 5 ouverture de sondage B dans une zone riche en galets de quartzite (photos A. Dambricourt Malassé). Masol 2 est à 80m de la diaphyse de bovidé portant des traces de découpe.
Vue sur Masol 2 avec le pendage de la couche de limon D (pointillés blancs) et la distribution des artefacts selon le pendage (symboles petits ronds) : 1 chopping tool, 2 éclat, 3 chopper sur galet fendu, 4 chopper, 5 éclat, 6 chopper (photos A. Dambricourt Malassé). Le sondage B a été ouvert dans des limons démentelés et particulièrement riches en galets de quartzite.
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Les deux sondages de Masol 2 |
Sondage B de 2x2 m dans un monticule de limon D couvert de galets de quartzite : les premiers jours de l'étude.
Les résultats du sondage B
Sondage A 1x2 m, ouvert dans les limon D à proximité du crâne d'Hexaprotodon.
Fin de l'étude du sondage A avec la collecte d'un galet isolé fracturé et émoussé
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